Le tango

Écrits de Jack Vanarsky

2005 JACK VANARSKY

Extrait d’un entretien sur le tango.

Quelle est votre relation avec le tango ?
Le tango est pour moi comme la culture, dans cette définition qui énonce que « la culture est ce qu’il reste quand on a tout oublié ». Je veux dire que je ne connais pas grand’ chose du tango. J’y baignais, comme tout le monde, quand j’étais en Argentine. J’allais rarement à des concerts et encore moins, à des bals. J’écoutais “El bronce que sonrie ”, à 2 ou 3 heures du matin, pendant que j’étudiais. Il m’est arrivé des fois d’aller au « Tango Bar », sur la calle Corrientes. Mais je fréquentais plus les peñas folkloriques, qui étaient à la mode. Je ne dansais pas le tango non plus (ni les autres danses, par ailleurs, surtout si les pieds de ma partenaire risquaient la maladresse de mes chaussures). Mais il me reste une émotion qui est dans la racine de mon passé, la même saveur que certaines balades solitaires, quand je reviens à Buenos Aires. C’est un lieu commun, il me semble, et ça fait ringard, d’évoquer la nostalgie. Quand j’avais 20 ans, je la ressentais déjà, pourtant, avec un sourire. Que dire maintenant, que je frôle les 70 ! Le souvenir le plus mythique est celui d’une soirée au « Viejo Almacen ». Il y avait Ribero, bien sur, et peut-être Goyeneche, à moins que,lui, je l’aie vu ailleurs, mais il y a eu surtout un vieux, obèse, à la figure de bébé, qu’on portait à deux pour lui faire monter sur un petit estrade et le poser sur une chaise et qui a pris un bandonéon. Il .s’essoufflait lui même quand le bandonéon s’essoufflait. C’était une musique de fantôme, un vampire miraculeux, jouant des tangos qui remontaient d’un passé intime, le leur, à Troilo et aux autres, sans doute, mais surtout le mien, qui étais trop jeune pour en avoir vraiment un. Je sais que le tango n’est pas que ça. Mais je parle d’affaires personnelles.

Le tango est il un « bon sujet » pour le plasticien-poète que vous êtes ?
Mettons de coté l’expression « plasticien-poète ». Pour l’auteur de sculptures animées que je suis, qui représente plutôt des êtres ou des choses immobiles ou très peu mobiles, la danse est un mauvais sujet. Il y a quelque temps, pourtant, je me suis amusé à faire des découpages/collages qui font danser un couple de danseurs à l’arrêt.
Quel commentaire vous inspire l’iconographie du tango, vieille de plus d’un siècle?
Je ne m’y suis jamais beaucoup intéressé. J’aime quelques photos historiques. Pour revenir à la question antérieure, je crains que ce ne soit un sujet qui penche trop vers le stéréotype. De toute façon, c’est l’artiste qui crée le sujet et non le sujet qui crée l’artiste.
Quel est l’aspect du tango qui vous touche le plus ?
Je suis pour l’innovation, mais pour ce qui me touche, voir plus haut.
Dansez vous le tango ?
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Écrits de Jack Vanarsky
© Atelier Jack Vanarsky

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