Jack Vanarsky R.

2007 Thieri Foulc

C’est par l’Ouvroir de Peinture Potentielle, où il était entré le 23 décervelage 117, que Jack Vanarsky était venu au Collège de ’Pataphysique. Dix ans plus tard, convié à montrer de ses lamellisations à l’exposition de la Désoccultation, à Chartres, non seulement par l’Oupeinpo mais aussi par l’Intermission des Approximations à qui sa grande règle ondulante, Longueur du temps, devait rendre de grands services, il avait trouvé tout naturel de solliciter son inscription au Collège. Sa préconisation comme Régent de Tomopraxie ne se fit pas attendre : elle intervint le 1er palotin 128, lorsqu’il anima, pour le Transcendant Corps des Satrapes réuni chez le TS Arrabal, le triple portrait de Roland Topor, son ami, qu’il avait sculpté du vivant de celui-ci d’après une série de tomographies réalisées à cette fin. Nos lecteurs ont vu cette Toporgraphie dans le livre de l’Oupeinpo, page 77. Le Régent Vanarsky participa également à l’exposition des Trous, Néants & Mirages, non pas exactement avec le Bibendum lamellisé, qui avait fait, lui, partie d’une exposition ordinaire en 1998 vulg., mais avec la lamelle-gidouillle dissimulée dans son vide intérieur et dont nos lecteurs seuls ont pu voir une reproduction (Carnet trimestriel n° 17, page 46).
Faut-il le préciser ? La Tomopraxie, chez le Régent, ne se limitait nullement aux découpes matérielles. Ceux qui ont suivi les séances de travail auxquelles il participait ont pu apprécier sa manière de découper les idées ou les situations en fines lamelles afin de procéder à leur redressement, comme il avait fait, sur plan, du cours de la Seine à sa traversée de Paris.
Fameux pour l’aventure qui lui était survenue dans sa jeunesse, où la « tête » d’Albert Einstein avait pris possession de sa physionomie, il assumait ordinairement cet aspect. Mais, là encore, les membres du Collège, du moins ceux qui s’étaient déplacés aux États généraux du Poil le 10 clinamen 134, ont eu droit à une révélation exceptionnelle. Ils ont pu le voir, sur scène, exécuter une sorte de seppuku au rasoir et sacrifier publiquement son iconique apparence1. [1]
Il s’est éclipsé subitement le 21 gueules 136, quelques heures après avoir remis à l’Oupeinpo des « phraséochromies » destinées à un prochain ouvrage de cette Sous-Commission, en collaboration avec l’oulipien Marcel Bénabou.


[1] Le texte et les photographies de son intervention sont publiés sous le titre Sacrifice humain, Au crayon qui tue, éditeur, 2007. Certains exemplaires incorporent d’authentiques poils et cheveux issus du sacrifice.

Texte de Thieri Foulc. in Viridis Candela. Le correspondancier du Collège de Pataphysique, n°7. 8e série, 24 clinamen 136 E.P. pp. 142-3.